Qu'est-ce qu'une association à but lucratif ? : caractéristiques, avantages et inconvénients
Lorsque l’on souhaite monter son entreprise pour exercer une activité marchande, on ne pense pas directement à créer une association. Il est vrai que ce type de structure est à la base non lucrative. Pourtant, une association a tout à fait la possibilité de mener des activités qui rapportent de l’argent. Quelles sont les conditions et limites d’une association pour un entrepreneur qui a pour objectif de faire des bénéfices et dégager de l’argent pour se rémunérer ?
Qu’appelle-t-on une association à but lucratif ?
Selon la loi du 1er juillet 1901 qui régit les principes qui s’appliquent aux associations, une association est un groupement de personnes volontaires réunies autour d’un projet commun ou partageant des activités, mais sans chercher à réaliser de bénéfices. Selon cette définition, une association est donc à but non lucratif, ce qui la distingue d’une société.
Toutefois, si son but principal n’est pas de faire des bénéfices, une association (créée au moins par deux personnes) a tout à fait la possibilité de mener des activités lucratives qui permettent notamment de financer son fonctionnement et de rémunérer son dirigeant.
Néanmoins, la poursuite d’activités commerciales qui rapportent de l’argent au sein d’une association peut avoir des conséquences principalement fiscales qu’il est important de prendre en compte lorsque l’on souhaite créer une activité professionnelle qui réalise des profits avec ce type de structure juridique.
Les mesures fiscales qui s’appliquent à une association dont les activités sont à but lucratif
On l’a vu, la création d’une association n’est en principe pas guidée par la recherche de profits. Néanmoins, ce type de forme juridique de groupement de personnes donne la possibilité de mener des activités de type commercial lucratives.
Les activités sont considérées lucratives sur la base de deux grands principes. Une association est à but lucratif dès que sa gestion n’est plus désintéressée, c’est-à-dire si elle est gérée par des personnes qui ont un intérêt direct ou indirect dans les résultats de l’exploitation, si elle procède à une distribution de bénéfice, et si ses membres sont attributaires d’une part de l’actif. D’autre part, les activités d’une association sont dites lucratives également si elles concurrencent des organismes du secteur marchand et si elles sont réalisées dans les mêmes conditions de celles d’une entreprise commerciale.
Dans ce cas, si sa gestion n’est pas désintéressée, une association peut être soumise aux mêmes impôts et taxes qu’une société, alors que le principe général veut qu’une association, à la base à but non lucratif, ne soit pas soumis à l’impôt, et en particulier aux impôts commerciaux (TVA, impôt sur les sociétés et cotisation foncière des entreprises).
Pour une association dont les activités sont lucratives, deux cas de figure peuvent se présenter. Si elle mène parallèlement des activités non lucratives et que ces dernières restent majoritaires d’un point de vue comptable, une association bénéficie d'une franchise automatique d'impôts commerciaux.
En revanche, si ses activités rémunératrices (vente de biens ou de services) sont majoritaires comptablement et dépasse 72 000 euros par an, une association doit en avertir le centre de finances publiques dont son siège social dépend et procéder aux mêmes déclarations fiscales auxquelles sont soumises les sociétés.
Concernant la TVA, une association à but lucratif est assujetti à cet impôt à partir du moment où son chiffre d’affaires de l’année en cours dépasse 88 300 euros pour des activités dans le secteur de livraison de biens, de ventes à consommer sur place ou de prestations d’hébergement, ou 34 100 euros si elles propose des prestations de services.
La rémunération d’un dirigeant d’une association à but lucratif
Pour un entrepreneur qui souhaite créer son activité au sein d’une association, il faut savoir que ce type de structure permet d’être rémunéré sans pour cela que cela entraîne obligatoirement la requalification de l’association et l’assujettir forcément aux impôts commerciaux qui s’appliquent aux sociétés. D’autre part, cette rémunération doit être prévue dans les statuts, et les comptes de l’association doivent être certifiés par un commissaire aux comptes.
La rémunération du ou des dirigeants ne doit néanmoins pas dépasser trois fois le plafond mensuel de sécurité sociale (PMSS), soit 3 428 euros en 2020.
Dossiers similaires
- Peut-on créer une entreprise sous le statut d'association loi 1901 ? Les porteurs d’un projet professionnel peuvent se questionner sur l’entité juridique à choisir pour leur activité, à savoir l’entreprise classique ou l’association loi 1901. Malgré leurs...
- Qu'est-ce qu'une SCS : caractéristiques, avantages et inconvénients La Société en Commandite Simple (SCS) est un statut juridique assez peu utilisé. Il s’agit d’une société commerciale qui dispose de la personnalité morale. Sa principale caractéristique...
- Qu'est-ce qu'un EPIC (Établissement Public à caractère Industriel ou Commercial) ? Un EPIC est un établissement public à caractère industriel ou commercial. Plus concrètement, il s’agit d’une entité bénéficiant du statut de personne morale de droit public à qui...
- Qu'est-ce qu'une EURL : caractéristiques, avantages et inconvénients Une entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL) s’adresse aux créateurs d’entreprise qui souhaitent se lancer seul dans l’aventure. Ce régime juridique ressemble à celui...
- Gérant de SARL ou président de SAS, quel est le meilleur statut ? Avantages et inconvénients En matière de création d’entreprise, quand il est question de statut, il est souvent question de la SARL et de la SAS. Mais savez-vous vraiment ce qui les différencie ? Vous avez envie de créer...
- Quel statut juridique pour faire de la vente à domicile ? La vente à domicile, réalisée directement auprès de particuliers, a le vent en poupe en France. Synonyme de liberté d’organisation, d’autonomie, de contacts, cette activité attire de plus...
- Qu'est-ce qu'une EIRL : caractéristiques, avantages et inconvénients L’EIRL est un régime qui a comme principal avantage de ne pas mettre en danger le patrimoine personnel d’un entrepreneur en cas de difficultés de son entreprise. Il permet en effet d’affecter...
- Le régime de la micro-entreprise (ex auto-entrepreneur) : avantages, inconvénients Le régime de la micro-entreprise s’adresse à tous ceux qui créent leur activité indépendante et dont le chiffre d’affaires annuel ne dépasse pas un certain montant. Ce régime est un...
- Quels sont les différents statuts juridiques possibles pour une entreprise ? Lors d’une création d’entreprise, l’entreprise doit choisir le statut juridique le plus approprié à son activité. Entre l’entreprise individuelle personne physique et la société...
- Peut-on être en même temps auto-entrepreneur et président d'une SAS ou SASU ? Le statut d’auto-entrepreneur (nommé micro-entrepreneur depuis le 1er janvier 2016) permet le plus souvent de créer une activité qui permet de percevoir, du moins à son démarrage, un...
- Qu'est-ce qu'une SNC (Société en Nom Collectif) : caractéristiques, avantages et inconvénients Une société en nom collectif (SNC) est une forme juridique de société dont l’activité est commerciale et qui comporte deux associés au minimum. Ces derniers prennent donc la qualité de...
- Entreprise à mission : qu'est-ce que c'est ? Quel fonctionnement ? Une entreprise à mission est une société qui s’inscrit dans une démarche d’intérêt commun, en s’engageant à mettre en œuvre des objectifs sociaux et environnementaux au travers de son...