Rémunération du chef d'entreprise : TNS ou salarié ? Avantages et inconvénients
La rémunération d’un chef d’entreprise est conditionnée notamment par le statut juridique de sa société. Ainsi, les entrepreneurs individuels, dont les micro-entrepreneurs, les gérants majoritaires de SARL et les associés uniques d’EURL dépendent du régime social des travailleurs non-salariés. D’un autre côté, les gérants minoritaires ou égalitaires de SARL, les présidents et directeurs généraux de SA et les présidents de SAS, ainsi que les dirigeants de Scop, sont rattachés au régime général de la sécurité sociale des salariés.
Le régime de travailleur non salarié : de quoi parle-t-on ?
Comme son nom l’indique, un travailleur non salarié (TNS) dispose d’un statut social différent d’un salarié. D’abord, il ne reçoit pas de bulletin de paie tous les mois.
Le montant de la rémunération d’un TNS est fixé selon différentes modalités. Au départ de son activité, un chef d’entreprise individuelle définit sa rémunération en fonction de ses besoins personnels et se verse un revenu en fonction du bénéfice éventuel de sa société et si sa trésorerie le lui permet. Dans une SARL, la rémunération des dirigeants est déterminée dans les statuts et fixée en assemblée générale. Le TNS doit une fois par an déclarer l’ensemble des rémunérations qu’il a perçues sur une année civile.
Ensuite, sa rémunération doit prendre en compte les charges sociales qu’il doit acquitter au même titre que les salariés pour pouvoir bénéficier de droits, dont notamment la sécurité sociale et la retraite, mais à des caisses différentes de celles des salariés. Pour un TNS, on estime que les charges sociales représentent environ 40 % de sa rémunération. Elles sont calculées en fonction des revenus déclarés par le TNS.
Une couverture sociale moins étendue que le chef d’entreprise salarié
Les TNS sont soumis à la sécurité sociale des indépendants notamment en ce qui concerne leur couverture maladie et maternité. Toutefois, leur couverture sociale est beaucoup moins étendue que celle des chefs d’entreprise salariés qui est équivalente à celle de tous les salariés. Les TNS ne bénéficient pas notamment d’indemnités de congés payés, ni d’assurance chômage.
Ils peuvent avoir droit à des indemnités journalières en cas de maladie ou d’accident ou à des indemnités maternité mais seulement s’ils justifient d’un an d’affiliation à la sécurité sociale des indépendants, et sous des conditions plus strictes, notamment en ce qui concerne les jours de carence.
Des charges sociales moins élevées que le chef d’entreprise salarié
Compte tenu de leur couverture sociale moindre, le montant des charges sociales due par les TNS est moins élevé que pour les dirigeants d’entreprise assimilés salariés. On considère ainsi que les cotisations sociales sont inférieures de 30 % à 50 % à celles prélevées pour un salarié.
Les TNS bénéficient également d’un calcul avantageux forfaitaire de leurs cotisations sociales les 2 premières années qui suivent la création de leur entreprise, ce qui a pour conséquence un allégement sensible de ces charges et permet en plus un décalage de la trésorerie intéressant d’un point de vue comptable lorsque l’on démarre une activité.
Autre avantage : les charges sociales imputables aux TNS représentent des charges comptables déductibles qui viennent donc réduire leur revenu d’activité. C’est ce revenu qui permet ensuite de calculer le montant des cotisations sociales dues par les TNS.
Moins bien couverts socialement, les TNS doivent néanmoins, en contrepartie, souscrire des contrats d’assurance spécifiques « à la carte » s’ils veulent mieux préparer leur retraite ou encore obtenir une meilleure couverture santé.
Le statut de chef d’entreprise salarié : de quoi parle-t-on ?
Selon le statut juridique de leur entreprise, les dirigeants ont la possibilité d’être salarié, ce que l’on appelle plus communément les chefs d’entreprise « assimilés salariés ». Ils perçoivent, comme tous les salariés, un revenu mensuel.
Une couverture sociale identique à tous les salariés
Ces dirigeants salariés sont soumis au régime général des salariés et bénéficient ainsi de la même couverture sociale, soit une protection plus large que celle des TNS. Toutefois, un chef d’entreprise salarié n’a pas le droit de bénéficier de l’assurance chômage à moins qu’il dispose d’un contrat de travail au sein de son entreprise bien distinct de son mandat social de dirigeant.
Un régime retraite plus favorable
Un chef d’entreprise salarié bénéficie du même régime de retraite que tous les autres salariés. En conséquence, il n’a pas obligatoirement besoin, contrairement aux TNS, de souscrire à des systèmes de retraite complémentaire.
Des dividendes non imposables
Un chef d’entreprise salarié peut aussi être associé ou actionnaire de son entreprise, comme un TNS. Seule différence importante : quel que soit leur montant, les dividendes versés aux dirigeants salariés ne sont pas soumis aux cotisations sociales, contrairement à ceux des TNS.
Dossiers similaires
- Pénibilité au travail : de quoi parle-ton ? Quand vous entendez l’expression « pénibilité au travail », à qui ou bien à quoi pensez-vous ? Certains ont immédiatement l’image d’un ouvrier sur une chaîne de montage dans...
- Temps de travail d'un salarié en déplacement : comment gérer ? Quelles règles ? De nombreux salariés sont contraints d’effectuer chaque jour des déplacements professionnels. Il faut dire que cette notion est large puisqu’elle englobe aussi bien le trajet entre le domicile...
- Charge mentale de l'entrepreneur : comment l'alléger ? Créer une entreprise et faire en sorte d'assurer sa pérennité et son succès n'est pas un long fleuve tranquille dans la plupart des cas. Un entrepreneur doit en effet prendre en charge de...
- Attestation de travail : quelle utilité ? Quelles mentions obligatoires ? Une attestation de travail est un document qu’un salarié peut demander à son employeur afin de prouver qu’il exerce bien un poste au sein de son entreprise. Ce justificatif est une simple...
- Pause-café en entreprise : que dit la loi ? Comment les encadrer ? Bien des rumeurs entourent la pause café en entreprise. Si certaines sont vraies et d’autres totalement infondées, les règles sont généralement peu connues et restent floues. Pourtant, la loi...
- Élus du CSE : combien d'heures de délégation ? Qui peut en profiter ? Les élus du CSE peuvent prétendre – pour certains – à des heures de délégation. Les heures de délégation sont des heures qu’un employeur doit obligatoirement accorder aux représentants...
- Comment améliorer l'engagement des collaborateurs ? Lorsque les collaborateurs d’une entreprise sont engagés au sein de leur activité, celle-ci a tout à y gagner. En effet, lorsque les équipes se sentent comprises, écoutées, respectées,...
- Accueillir un jeune en contrat d’apprentissage : le dossier complet Un contrat d’apprentissage est un contrat de travail particulier conclu entre un employeur et un salarié, la plupart du temps un jeune qui souhaite suivre une formation en alternance entre un lieu...
- Clause de mobilité : comment la mettre en place ? Quelles limites ? La clause de mobilité est une clause qui peut être intégrée dans le contrat de travail d’un salarié pour stipuler que celui-ci est soumis à l’éventualité d’une mutation à tout moment...
- Holacratie : définition, quel intérêt d'une mise en place en entreprise ? L’holacratie désigne une méthode d’organisation applicable dans une entreprise, qui s’oppose à une organisation classique de type horizontal, c’est-à-dire où les décisions sont prises...
- Combien coûte un salarié au smic à l'entreprise ? Recruter un salarié représente un coût pour l’entreprise, même s’il est payé au smic, le salaire horaire minimum légal en dessous duquel il est interdit de rémunérer un employé. Que...
- Qu'est-ce qu'une maladie professionnelle ? Quelles conséquences pour l'entreprise ? La maladie professionnelle est une maladie affectant un salarié de l’entreprise et relative à ses conditions de travail. Elle impacte l’entreprise dans son fonctionnement, mais également dans...