Qu'est-ce qu'un droit au bail ? Définition et fonctionnement
Pour s’installer dans des locaux commerciaux et exercer son activité, un professionnel se trouve souvent dans la situation d’intégrer des lieux qui ont été occupés par une entreprise et qui font donc déjà l’objet d’un bail commercial. Le droit au bail constitue alors le droit de prendre la suite et de bénéficier des dispositions et des droits inhérents à ce type de baux. Le droit au bail fait l’objet d’un paiement par le nouvel acquéreur à l’ancien locataire. Explications.
Qu’appelle-t-on droit au bail ?
Le droit au bail désigne le droit de prendre la suite d’un titulaire d’un bail commercial et de pouvoir occuper les locaux. Le repreneur récupère ainsi le bail conclu entre le précédent occupant et le propriétaire du local sans avoir à conclure un nouveau bail. Dans ce cadre, la durée de location vaut pour la période restant à courir pour l’ancien locataire. Le loyer reste le même.
Le droit au bail s’applique dans le cadre d’un bail commercial
Un bail commercial est un contrat de location de locaux qui concernent les professionnels, pour des locaux utilisés pour l’exercice administratif d’une activité commerciale, industrielle ou artisanale. Le contrat de bail commercial est en principe conclu pour 9 ans au minimum. Mais sa durée peut être différente en cas de location saisonnière de locaux professionnels ou dans le cas d’un bail dérogatoire accordé sous certaines conditions. Un bail commercial n’est jamais conclu pour une durée indéterminée, et le locataire peut quitter les lieux au bout d’une période de 3 ans.
Le droit au bail : un élément du fonds de commerce
Le droit au bail permet à une tierce personne de prendre la suite du titulaire d’un bail commercial, donc d’occuper les locaux concernés. Ce droit au bail constitue un élément du fonds de commerce (c’est-à-dire l’ensemble des éléments utilisés pour l'exploitation d'une activité commerciale ou industrielle) qui appartient à l’ancien locataire.
Le droit au bail permet au locataire de céder soit son fonds de commerce, soit le droit au bail seul. Dans ce dernier cas, le droit au bail nécessite dans la plupart des cas l’accord du bailleur. Obligation le plus souvent mentionnée dans les clauses du bail initial. Si le locataire cède son fonds de commerce à l’occasion d’une cession du droit de bail à un acquéreur qui exerce la même activité professionnelle et exploite la même clientèle, le bailleur ne peut pas, en principe, s’y opposer, à moins qu’une clause spécifique ait été intégrée dans le bail d’origine.
Le droit au bail a une valeur patrimoniale, mais qui n’est pas liée au chiffre d’affaires et aux bénéfices de l’activité exercée dans les locaux concernés. Il fait donc l’objet du paiement d’une indemnité par l’acquéreur, indemnité mentionnée dans le contrat de cession de bail. Ce paiement permet de faire bénéficier le nouvel acquéreur de toutes les dispositions et de tous les droits garantis par les baux commerciaux, et de lui aussi obtenir le droit au renouvellement du bail.
Le droit au bail, donc le paiement d’une somme par l’acquéreur à l’ancien locataire, se justifie par le fait que le loyer restera inchangé jusqu’à l’expiration du bail, et qu’il est donc sous-évalué par rapport aux prix du marché.
En matière fiscale, le produit de la vente du droit de bail est imposé selon les conditions applicables aux bénéfices industriels et commerciaux (BIC), c’est-à-dire comme les autres produits courants d’une entreprise.
Comptablement, l’acquéreur d’un droit au bail l’enregistre à l’actif de son bilan comme une immobilisation incorporelle, normalement non amortissable. Cependant, le droit au bail peut faire l’objet d’un amortissement sur la durée du bail.
Les formalités liées au droit de bail
La cession d’un droit de bail, en particulier lorsqu’elle concerne aussi la cession du fonds de commerce, implique des formalités obligatoires. Elle doit notamment faire l’objet d’une déclaration dans un journal d’annonces légales à l’initiative de l’acquéreur, et ce, dans les 15 jours qui suivent la cession.
L’acquéreur doit également solliciter le greffier du tribunal de commerce dans un délai de 3 jours suivant l'insertion dans le journal d’annonces légales pour qu’il procède à la publication d’un avis dans le Bulletin officiel des annonces civiles et commerciales.
Ces annonces ont pour objectif d’informer les créanciers de l’ancien locataire qui disposent d’un délai de 10 jours pour s’opposer à la cession de droit de bail.
Dossiers similaires
-
Le conseiller en stratégie : que peut-il apporter à l'entreprise ? La stratégie et sa formulation sont le grand défi de toute entreprise. Vous avez envie d’une stratégie alignée sur vos objectifs et mise en œuvre de façon optimale mais vous verriez bien...
-
Intégrer un nouvel associé dans l'entreprise : conseils et précautions Intégrer un nouvel associé dans une société n’est pas un acte anodin. Cette opération a notamment des incidences sur le capital social et la répartition des parts sociales entre les...
-
Je ne trouve pas de repreneur pour mon entreprise : que faire ? Chaque année, des milliers d’entrepreneurs partent à la retraite. Malheureusement, un bon nombre d’entre eux ne trouvent pas de repreneurs pour leur entreprise. La transmission d’une affaire...
-
Banque 100 % en ligne pour une entreprise : avantages et inconvénients La banque en ligne se démocratise : tarifs attractifs, accessibilité simplifiée, services virtuels, autant d’avantages qui sont appréciés des entrepreneurs. Cependant, la banque en ligne pour...
-
Changement de dirigeant d'entreprise : quelles formalités ? Au cours de la vie d’une entreprise, un changement de dirigeant est possible. À la suite d’une démission, d’une fin de mandat, d’un décès ou d’une révocation, il est alors nécessaire...
-
Qu'est-ce que le dropshipping ? Peut-on monter un business sur ce concept ? Quelles limites ? Le dropshipping est un business model simple à lancer sur le papier, vu comme un Eldorado pour certains. Pour autant, les entrepreneurs qui réussissent à percer avec le dropshipping ne sont pas si...
-
Cyberattaque en entreprise : comment s'en prémunir ? Avec l'essor du numérique depuis les années 2000, les entreprises se sont dotées d'outils informatiques pour leur organisation et leur production, et un grand nombre de leurs informations, voire...
-
E-commerce : quelles obligations légales pour son site de vente en ligne ? Lorsqu’une entreprise fait du e-commerce, elle est soumise à certaines obligations légales que son site de vente en ligne doit comporter. Mentions légales, conditions générales de vente,...
-
Comment gérer un client difficile ? À quel moment s'en séparer ? Bien des entreprises sont contraintes de faire face à un ou plusieurs client(s) mécontent(s). Si ces situations sont désagréables, elles peuvent parfois impacter fortement les équipes et...
-
Qu'est-ce qu'une chaîne de valeur ? Quelle utilité ? Vous souhaitez procéder à une analyse complète des activités de votre entreprise et vous demandez comment vous allez pouvoir répartir toutes les taches et comment examiner chacune d’entre...
-
Qu'est-ce que le BODACC ? Quelle utilité ? Connaissez-vous le BODACC ou Bulletin officiel des annonces civiles et commerciales ? Ce fichier vieux de plus d’un siècle, mais prénommé ainsi depuis 1968, répertorie toutes les publications...
-
Jours ouvrables, jours ouvrés : quelle différence ? Comment s'y retrouver ? C’est souvent au moment de poser ses vacances ou bien de négocier un contrat de travail que l’on en vient à s’occuper de savoir ce qu’est précisément un jour ouvré ou ouvrable. En...