Amortissement comptable : définition et utilité. Comment le calculer ?
L'amortissement comptable est une notion utilisée en matière de comptabilité d'une entreprise qui sert à constater la perte de valeur de biens dont elle est propriétaire, que l'on appelle les immobilisations. Ces biens (véhicules, ordinateurs, logiciels, fonds de commerce, etc.) n'ont en effet plus, au fur et à mesure de leur utilisation, la même valeur marchande qu'au moment de leur achat. C'est cette dépréciation qui est calculée et lissée sur plusieurs années avec l'amortissement comptable, et qui doit obligatoirement apparaitre dans la comptabilité d'une entreprise.
Qu'appelle-t-on l'amortissement comptable ? À quoi ça sert ?
En comptabilité, on parle d'amortissement pour décrire la dépréciation, c'est-à-dire la dévalorisation, d'un bien qui appartient à une entreprise (une partie de son patrimoine donc) et qui doit servir de manière durable à son activité, ou pour une durée limitée. Sa durée d'usage doit toutefois être supérieure à 1 an et sa valeur doit être en principe au minimum de 500 euros.
Il s'agit de biens dits "amortissables" qui constituent des actifs de l'entreprise et qui sont donc enregistrés à l'actif du bilan comptable (à sa partie gauche), ce que l'on appelle d'un point de vue comptable des immobilisations.
Ces dernières peuvent être des immobilisations corporelles (véhicules, bâtiments, terrains, ordinateurs, etc.), incorporelles (fonds de commerce, logiciels, licences, etc.) ou financières (actifs monétaires, titres de participation, prêts accordés par une entreprise, etc.).
Ces immobilisations sont enregistrées au moment de leur achat dans la comptabilité de l'entreprise et constituent son patrimoine. Mais toutes les immobilisations ne sont pas amortissables dans le temps. C'est le cas, par exemple, des terrains et des œuvres d'art (des immobilisations corporelles) ou des immobilisations financières. En revanche, toutes les immobilisations incorporelles sont amortissables.
L'amortissement comptable a en conséquence pour objectif de constater comptablement la perte de valeur de ces biens en raison de leur usage (leur usure notamment), de leur obsolescence, ou liée à leur temps de détention.
En d'autres termes, il s'agit pour une entreprise de répartir dans la durée le coût du matériel ou des biens qu'elle a achetés et qui gardent une valeur économique.
L'amortissement comptable doit être réalisé obligatoirement à chaque fin d'un exercice comptable.
Les durées à prendre en compte pour calculer l'amortissement comptable
En principe, les durées d'amortissement des immobilisations d'une entreprise reviennent à considérer concrètement leur durée réelle d'utilisation, et débutent à la date à partir de laquelle ces immobilisations sont utilisables par l'entreprise.
Dans les faits, les PME, en particulier, ont la possibilité de prendre en compte plutôt des durées dites d'usage, c'est-à-dire qui sont admises par l'administration fiscale. Cette règle concerne les entreprises dont le total du bilan comptable est égal ou inférieur à 3 650 000 euros, dont le chiffre d'affaires hors taxes est en dessous de 7 300 000 euros et qui emploient moins de 50 salariés.
Dans ce cas, ces durées d'amortissement sont :
- de 6 à 10 ans pour du matériel ;
- de 5 à 10 ans pour de l'outillage ;
- de 4 à 5 ans pour le matériel de transport ;
- de 10 ans pour le mobilier ;
- de 3 ans pour le matériel informatique ;
- de 3 ans pour les logiciels ;
- de 5 ans pour les brevets.
Toutefois, l'administration fiscale admet aussi des dérogations de durée d'amortissement appelées des amortissements exceptionnels. C'est le cas, par exemple, pour les logiciels et les sites Internet d'une entreprise, utilisables pendant plusieurs exercices comptables, qui peuvent être amortis sur 12 mois, pour les imprimantes 3D acquises avant le 31 décembre 2017 (24 mois), ou encore pour certains robots industriels (24 mois).
Les différentes méthodes de calcul de l'amortissement comptable
Il existe 3 méthodes pour calculer l'amortissement comptable au moment de la clôture d'un exercice comptable, c'est-à-dire qui consistent à répartir la perte de valeur des immobilisations : l'amortissement linéaire, l'amortissement variable et l'amortissement dégressif.
L'amortissement comptable linéaire
L'amortissement comptable linéaire consiste à répartir la perte de valeur des immobilisations d'une entreprise de manière constante sur toute la durée pendant laquelle ces biens sont utilisés.
Il s'agit de la méthode d'amortissement comptable normalement utilisée par les entreprises, qui consiste à appliquer un taux d'amortissement à la valeur financière d'origine d'un bien immobilisable.
Ce taux d'amortissement exprimé en pourcentage est calculé grâce à la formule suivante :
100 / Nombre d'années de durée de vie du bien.
Prenons l'exemple d'un matériel informatique acheté 2 000 euros hors taxes dont la durée d'amortissement admise par l'administration fiscale est de 3 ans. Le taux d'amortissement applicable est donc de : 100 / 3 = 33,33 %.
Ce taux doit ensuite être appliqué à la valeur du bien :2 000 * 33,33 % = 666,6 euros, qui représente le montant qui doit être porté pour chaque année d'utilisation du bien dans la comptabilité de l'entreprise.
Toutefois, notamment la première et la dernière année d'utilisation (qui correspondent le plus souvent à des années non pleines), ce calcul est fait au prorata du nombre de jours concernés de l’exercice comptable sur un total de 360 jours qui correspondent en comptabilité à une année pleine.
L'amortissement comptable dégressif
La méthode de calcul de l'amortissement comptable dégressif reprend les taux d'amortissement linéaire auxquels sont appliqués des coefficients fiscaux qui dépendent de la durée d'amortissement d'un bien :
- pour une durée d'amortissement de 3 à 4 ans, le coefficient fiscal est de 1,25 ;
- pour une durée d'amortissement de 5 à 6 ans, le coefficient fiscal est de 1,75 ;
- pour une durée d'amortissement de plus de 6 ans, le coefficient fiscal est de 2,25.
Pour calculer le taux d'amortissement comptable dégressif, il faut alors multiplié le taux d'amortissement linéaire, défini en fonction du nombre d'années d'utilisation d'un bien, par ce coefficient fiscal.
Au final, le montant de l'amortissement comptable dégressif du bien est égal au prix de vente estimé du bien immobilisé à l’issue de sa durée d’amortissement multiplié par ce taux d'amortissement comptable dégressif.
Cette méthode de calcul peut être utilisée toutefois uniquement pour les biens achetés neufs et dont la durée d'amortissement est supérieure à 3 ans. Elle a pour but de permettre à une entreprise de bénéficier d'un avantage fiscal (la possibilité de déduire ces amortissements de ses impôts), destiné à l'encourager à investir. C'est pourquoi on parle dans ce cas-là d'un amortissement fiscal plutôt que d'un amortissement comptable.
L'amortissement comptable variable
La méthode de l'amortissement comptable variable consiste, elle, à prendre en compte des éléments en rapport avec l'utilisation concrète d'un bien amortissable, appelés en comptabilité les "unités d'œuvre consommées", et non pas son nombre d'années d'utilisation.
S'il s'agit d'un véhicule, par exemple, l'amortissement comptable variable considère le nombre de kilomètres parcourus.
Dossiers similaires
- Comment savoir de quelle convention collective dépend mon entreprise ? Au sein d’une entreprise, la convention collective est un accord issu des discussions et des négociations qui se sont déroulées entre l’employeur et les représentants des collaborateurs. Une...
- Boîte postale : définition, dans quel cas est-ce intéressant pour l'entreprise ? Une boite postale est un service proposé aux particuliers et aux entreprises. Elle prend la forme d’un casier sécurisé en bureau de poste qui permet à une entreprise d’y faire adresser son...
- Intrapreneuriat : définition, caractéristiques et mise en place L’intrapreneuriat est une pratique qui consiste à permettre à des salariés d’une entreprise de disposer des moyens et du temps nécessaires pour réfléchir et agir afin de créer et...
- Comment calculer le prix de vente de son produit ou service ? Déterminer le prix de vente d’un produit ou d’un service n’est pas une chose facile. Pourtant, de lui dépend l’image de l’entreprise, l’appréciation des clients et bien sûr la bonne...
- Qu'est-ce que la réserve légale d'une entreprise ? Lorsqu’une entreprise réalise l’affectation de son résultat chaque année, elle doit doter une partie des bénéfices réalisés en réserve légale. En effet, en cas de résultat...
- 4 règles à suivre pour bien gérer son entreprise Gérer une entreprise de manière efficace ne s’improvise pas. Un chef d’entreprise conscient de cette réalité doit mettre toutes les chances de son côté pour mener et développer son...
- Qu'est-ce qu'une procédure de sauvegarde en entreprise ? Une procédure de sauvegarde concerne les entreprises qui connaissent des difficultés économiques. L’objectif de cette procédure, mise en place par un juge, est d’éviter leur cessation de...
- Comment vendre son entreprise ? Par qui se faire aider ? Savoir comment vendre une entreprise est sans doute plus complexe qu’on ne le pense. Car détenir son entreprise, c’est ne pas être objectif quant à sa valeur. Il faut pouvoir l’estimer au...
- Qu'est-ce que le dropshipping ? Peut-on monter un business sur ce concept ? Quelles limites ? Le dropshipping est un business model simple à lancer sur le papier, vu comme un Eldorado pour certains. Pour autant, les entrepreneurs qui réussissent à percer avec le dropshipping ne sont pas si...
- Méthode des 20-80 ou loi de Pareto en entreprise : définition, mise en place La méthode des 20-80, aussi appelée loi de Pareto, est un outil indispensable pour la bonne gestion d’une entreprise. Elle définit en effet une règle en matière d’équilibre économique que...
- Intégrer un nouvel associé dans l'entreprise : conseils et précautions Intégrer un nouvel associé dans une société n’est pas un acte anodin. Cette opération a notamment des incidences sur le capital social et la répartition des parts sociales entre les...
- Qu'est-ce que le CICE ? Comment le calculer ? Entré en vigueur en 2013, le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) avait pour objectif de promouvoir le développement des entreprises, et par voie de conséquence,...